La Brève des Etudiants
Alternance, les entreprises demeurent volontaristes
Plus de deux ans après l’entrée en vigueur de la Loi Cherpion, un peu plus de 600 000 jeunes bénéficient aujourd’hui d’un contrat en alternance. Les marges de progression restent importantes et l’objectif ambitieux, mais nombre d’entreprises continuent d’être volontaristes.
Des objectifs ambitieux
En 2012, près de 615 000 jeunes avaient choisi de passer un diplôme par le biais de l’alternance (435 000 en contrat d’apprentissage, 180 000 en contrat de professionnalisation), et tous les secteurs d’activité sont concernés.
Si les chiffres ont stagné, voire baissé en 2013 (1), les objectifs restent ambitieux. Le gouvernement a lancé en septembre dernier une concertation avec les partenaires sociaux, les organismes consulaires et les acteurs territoriaux pour atteindre 500 000 apprentis d’ici à 2017. Parmi les propositions avancées par le ministère du Travail, la fusion de la taxe d’apprentissage et de la Contribution au développement de l’apprentissage (CDA), la rationalisation des 147 Organismes Collecteurs de la Taxe d’Apprentissage (OCTA) à une quarantaine, et la sécurisation du parcours de l’apprenti pour lutter contre les ruptures avant terme. L’idée étant de traduire certaines de ces dispositions dans la loi sur la formation professionnelle qui sera discutée en début d’année au Parlement.
Les entreprises restent mobilisées
En attendant, de nombreuses entreprises intègrent l’apprentissage dans leur GPEC, parce que cette formule leur permet de préparer l’avenir en identifiant et formant des talents très en amont et en sécurisant ainsi leurs futurs recrutements. « Nous menons une politique volontariste depuis 2012, détaille Dominique Dervieux, directrice des relations écoles chez CGI Business Consulting, société spécialisée en management et technologies qui emploie aujourd’hui plus de 300 alternants. Nous avons par exemple identifié les filières cibles et travaillé un argumentaire pour lever les freins chez nos managers. Nous avons expliqué en quoi consistait l’alternance, l’accompagnement de ces jeunes, différent de celui des stagiaires. Dans nos métiers, le rythme en alternance n’est pas facile à gérer sur certaines missions mais l’alternance contribue à diversifier les profils, elle permet de former les jeunes aux valeurs de l’entreprise et de détecter des viviers de talents. »
Veiller à transformer l’essai
Incitées à accueillir toujours plus d’alternants, les entreprises se préoccupent aussi de leur insertion post-formation, en cherchant notamment à améliorer le taux de transformation des contrats d’alternance en CDI. A l’instar de Carrefour qui souhaite dépasser les 50 % de contrats en alternance transformés en CDI. Thales organise pour sa part un forum interne qui permet aux alternants de rencontrer les recruteurs de l’ensemble des entités du groupe. Cette sorte de speed recruiting a débouché en 2013 sur une soixantaine de propositions.
(1) Ce recul est lié à la crise et doit être nuancé au regard de la hausse importante enregistrée en 2011
Source : http://recruteurs.apec.fr/Recrutement/Pratique-RH/A-la-Une/Cette-semaine/Alternance-les-entreprises-demeurent-volontaristes