Entreprises libérées : les conditions de succès

Entreprises libérées : les conditions de succès

Muriel Jasor |  Le 07/09/2015 à 01:00

Après avoir prôné le « no managers », le site d'e-commerce Zappos a fait machine arrière à la suite de la démission de 200 salariés. Rétropédalage aussi à l'école de code informatique Treehouse Island, elle aussi férue d'holocratie. Pourtant, en France, ce concept d'entreprise libérée séduit des PME et certaines unités de grands groupes. Mais quelles sont les conditions de réussite de ce management alternatif ?

 

Invité de l'université Hommes et Entreprises, fin août, au château Haut Smith Lafitte à Martillac , Jean-François Zobrist – qui l'a mis en pratique chez Favi – a enjoint tout un chacun à « revenir au pourquoi et aux raisons qui font que l'on travaille ». Mais toutes les organisations peuvent-elles s'adapter à cette forme d'autorité et de leadership collectifs ? Laurence Vanhée, qui l'a appliquée à la Sécurité sociale belge, répond par l'affirmative. Il n'empêche. Zappos et Treehouse Island pointent des difficultés d'application, surtout en phase de transition, des lenteurs et une forme inattendue de bureaucratie. Pour les surmonter, au-delà de l'originalité des dispositifs – structures plates et cercles de contrôle réduit -, tout reposerait, d'après le professeur Maurice Thévenet de l'Essec, sur « la qualité du patron et du projet ». Pas d'engagement des salariés sans leader charismatique et vision transcendante. Pour obtenir davantage de cohésion et de performance, pas de hiatus non plus entre les valeurs prônées et les actes engagés. Quoi d'autre encore? L'essentiel : des managers enclins à changer de rôle pour distiller du sens, faire accoucher des idées nouvelles et rendre les salariés autonomes.

 

Un tel bouleversement ne s'effectue pas du jour au lendemain. Or, la nécessité d'un management différent se fait criante. Pour s'en convaincre, il suffit de se tourner vers le groupe parapétrolier CGG, une structure des plus traditionnelles qui vient de supprimer tout un étage de son organigramme pour gagner en agilité. Ou, a contrario, vers Amazon, chantre de l'esprit start-up et d'« un business autrement », brocardé pour la brutalité et l'inefficacité de son management. Panacée, illusion ? L'holocratie est en tout cas une intéressante piste d'avancée et de réflexion.

 

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